jeudi 16 juin 2016

Yannick Vigouroux



Photo © Yannick Vigouroux
« San Francisco, Galice, 30 mai 2016 »





Le procédé Polaroïd accompagne ma pratique photographique depuis mes débuts, d’abord comme une pratique « parallèle ». L’idée était au début de « doubler » systématiquement mes prises de vue de manière plus onirique. J’éprouvais très fortement ce besoin. Le Polaroïd était un peu le petit frère intimiste, témoin secret et mystérieux de mes essais artistiques : une sauvegarde en terrain familier et subjectif.

Puis ce procédé est devenu au milieu des années 1990 une fin en soi. J’ai alors cédé, comme tant d’autres, à la mode de l’agrandissement.

Aujourd’hui, le Polaroïd est toujours, et plus que jamais, une fin en soi, grâce au film japonais Fuji Instax Wide qui peut au premier abord déconcerter le regard habitué aux effets« vintage » actuellement à la mode dans le film Impossible (aux tons souvent sépias) et les filtres numériques proposés par exemple par Instagram : au lieu d’être floue l’image est piquée, les tons sont résolument réalistes.

J’aime exposer ces miniatures – principalement des bords de mer, mon sujet privilégié – sous la forme de « constellations » fixées au mur sans cadre, variées et ondulantes, saturées de lumière, comme une accumulation de nuages dans le ciel.

Yannick Vigouroux, juin 2016



Né en 1970, diplômé de l'ENSP (Arles), Yannick Vigouroux vit et travaille à Paris.
Critique d'art et historien de la photographie, commissaire d'expositions, il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur la photographie.

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